La naissance de notre maison

C'est à Saint-Gervais d'Auvergne en 1616 que Charles d'Antennes, Marquis de Maintenon, fit construire un château qu'il voulait plus en rapport avec son temps. Ce manoir resta longtemps la propriété des seigneurs et notables Gervaisiens, avant d'être vendu en 1875 à l'ordre des religieux de Cluny. La loi de Séparation de l'Eglise et de l'Etat oblige les religieuses à vendre cette demeure qu'elles proposent à Léon et Eugénie Chassagnette déjà aubergistes à Saint-Gervais. Le Castel était né.

Vous pouvez voir dans l'accueil "des Maisons du Castel", un linteau de cheminée gravé 1616 et dans l'escalier en colimaçon, menant à vos chambres, les plans de construction d'une nouvelle chapelle que des religieuse avait en projet avant que la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat ne les pousse à vendre.

Au commencement il y avait la Mère-Castel

Dans la famille "Le Castel", l'arrière grand-mère, grande cuisinière de plats mijotés.

Eugénie Chassagnette, dite la Mère-Castel, est née d'une famille de tavernier de huit enfants. Avant d'acheter la batisse du Castel en 1904, elle exploitait avec son mari Antoine, dit Léon, un café dans le village de Saint-Gervais. Son auberge était toute sa vie. Avoir des enfants ne pouvait pas, selon elle, se conjuguer avec la gérance d'une auberge et ils décidèrent à la signature de l'acte de vente de faire voeu de chasteté (autant que possible... ils ont quand même eu deux enfants !) Léon se consolait donc en travaillant dans les jardins et la ferme qui approvisionnaient la cuisine de sa femme et... en séduisant les femmes de chambre. L'histoire raconte que lorsqu'Eugénie le prenait en train de batifoler, elle le pourchassait dans toute la batisse avec un pique feu (le fourneau était au charbon). Personne n'osait lui tenir tête... Ni s'approcher de son mari.

1925 : la succession

Dans la famille "Le Castel", le grand-père : Gabriel Chassagnette, le roi du Pounti.

Le fils d'Eugénie, Gabriel, a pris les commande de la cuisine après avoir fait son services militaire dans la marine au début des années 1920. Il a donné au Castel ses lettres de noblesse dans la région.

La mère-Catel était présente, et même terriblement présente. Elle continuait à régner sur la famille et l'auberge, pique feu à la main. Gavriel a épousé Elise Perol qui lui a donné deux filles : Anne-Marie dite Nanette et Eugénie dite Ninette. L'auberge s'est alors placée au coeur de la vie du village. C'était un restaurant, une pension de famille, une station service, une ferme, un logement. Les services offerts allaient de la livraison des repas à domicile, au transport de la gare au centre du village et au "point relai" de l'époque.

Gabriel est décédé un peu avant 50 ans, juste à la fin de la seconde guerre mondiale.

Dans la famille "Le Castel", la grand-mère, Elise Chassagnette, la reine de la sanguette et des tripes.

Elise ou "Madame Elise" pour les habitués de la maison, la femme de Gabriel, a alors dû prendre la relève à la mort de son mari. Elle se mit en cuisine sous le joug de sa belle mère, sa fille cadette, Nanette à ses côtés. La Mère-Castel s'est éteinte dans les années 1950. Il a fallu moderniser l'hôtel après la guerre et attirer une nouvelle clientèle, plus axigeante. Après les travaux de rénovation en 1956 et la réouverture pour le week-end de Pâques, Madame Elise a toujours raconté que la seule recette de la journée fut une pêche Melba alors qu'elle avait espéré faire salle comble.

Mais heureusement au milieu des années 1950 "les gens des colonies" ont pris pour habitude de venir en métropole pour prendre au moins deux mois de vacances à la campagne dans les villages offrant verdure, fraîcheur et des cours d'eau pour la pêche. Le Castel a ainsi retrouvé une nouvelle clientèle qui restait pensionnaire tout l'été. Des liens se sont créés entre tous les clients qui revenaient chaque été troubler la paix du village. En effet, ces derniers organisaient de grands bals masqués, des soirées de jeux collectifs et sonnaient la cloche du Castel au moment de l'apéritif pour rassembler tout le monde. Tout le village, qui les appelait les "Fous du Castel" savait alors qu'il était 12h ou 19h.

Dans la famille "Le Castel", la fille, Anne-Marie Chassagnette, dit Nanette, celle qui fait de la crêpe Célina, le plat emblématique du restaurant du Castel

Nanette a épousé Robert Mouty et le couple a continué à moderniser les lieux. Robert a choisi de se spécialiser dans le négoce de vin. La carte s'est alors considérablement élargie tout comme la carte du restaurant. L'auberge est devenue un lieu d'ancrage pour toute une génération d'après-guerre. Durant cette période, les clients venaient surtout déguster la crêpe Célina fourrée avec un jambon du pays et beaucoup de crème fraiche, et un dessert : le Parfait.

Trois enfants sont nés de ce mariage, le petit dernier, Jean-Luc, deviendra cuisinier et prendra la relève.

1990 : le temps de Jean-Luc Mouty

Jean-Luc prendra la relève du restaurant et s'assure que vous puissiez toujours trouver le gite et le couvert aux Maisons du Castel.

La cuisine est une évidence que le chef cherche à transmettre dans l'assiette au restaurant du Castel, restaurant associé " Aux Maisons du Castel". Après avoir fait ses premières armes auprès de grands chefs, tel que Joël Robuchon, Michel Rostang et Jacques Lameloise, Jean-Luc Mouty a repris la suite de sa mère il y a une trentaine d'années. Il allie cuisine mijotée traditionnelle et moderne. Ses plats du terroir sont savoureux et conviviaux.

Et nous espérons que l'histoire continuera à s'écrire pendant de nombreuses années grâce à votre soutien.